Un refus de location qui s’appuie sur l’origine d’une personne, son genre ou son état de santé n’a rien d’anodin : c’est un acte de discrimination sévèrement réprimé. Même en cas de doutes sur la fiabilité d’un candidat, demander un relevé bancaire ou un extrait de casier judiciaire sort du cadre légal. La loi est claire, sans marge d’interprétation.
Le choix d’un locataire se fait sous contrôle, balisé par une réglementation pointilleuse. Impossible pour un propriétaire d’exiger n’importe quel document : chaque pièce demandée doit entrer dans le cadre défini, sous peine de sanctions. Protéger son investissement immobilier, oui, mais sans jamais franchir la ligne rouge tracée par la loi.
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Les règles à connaître avant de sélectionner un locataire
Sélectionner un locataire ne se limite pas à une histoire de première impression ou d’intuition. Le propriétaire bailleur doit composer avec une série de règles précises. Déraper peut coûter cher. Sur le plan juridique, la priorité reste la lutte contre la discrimination. Refuser une candidature au motif de l’âge, du genre, de l’origine, de la famille ou d’un handicap, ce n’est pas une simple faute : c’est condamné par la justice, et la peine peut grimper jusqu’à trois ans de prison avec une amende de 45 000 euros. Le principe est sans ambiguïté : seuls les critères concrets et vérifiables font foi.
Autre vigilance à garder en tête : le montant du loyer en zone tendue. Là, impossible de fixer le loyer au hasard, un plafond officiel s’impose, défini par la préfecture ou la mairie. Peu importe le type de bail, bail mobilité, bail d’habitation classique ou contrat régi par le Code civil – chacun impose des normes claires sur la durée ou le renouvellement. Sur ce terrain, le recours à une agence immobilière offre un filet : elle connaît le moindre détail réglementaire et peut sécuriser la relation bailleur-locataire.
L’état du logement a également toute son importance, notamment le diagnostic de performance énergétique (DPE). Propriétaires de logements classés F ou G : la législation vous empêche d’augmenter le loyer. La qualité du bien influe donc directement sur le rendement attendu et le profil des candidats potentiels. Lorsqu’il s’agit d’étudier un dossier, la priorité reste la solvabilité et la stabilité professionnelle, en restant strictement dans les limites des documents autorisés. La règle d’or : analyser chaque situation sans sortir du cadre, avec transparence et garantie d’égalité.
Quels critères sont autorisés pour choisir un candidat sans risquer la discrimination ?
Le propriétaire bailleur navigue dans un univers encadré, où chaque démarche est régie par le principe de non-discrimination. Exclure quelqu’un au motif de l’âge, du genre, de l’origine, de la situation familiale, des convictions religieuses, de l’orientation sexuelle ou d’un handicap : c’est interdit par la loi, article 225-1 du Code pénal. Les peines associées sont sans appel : jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Pour éviter les impairs, mieux vaut s’en tenir à des critères objectifs. On évalue d’abord la solvabilité : les revenus réguliers, la solidité de l’emploi ou la présence d’un garant fiable. Le dossier du candidat doit reposer uniquement sur les pièces permises par le décret n°2015-1437 du 5 novembre 2015. Si une candidature est rejetée, il est recommandé de s’appuyer sur des éléments factuels et de conserver des preuves de l’échange.
Voici les critères pertinents à examiner pour comparer plusieurs dossiers :
- Revenus nets mensuels
- Nature du contrat de travail (CDI, CDD, indépendant, étudiant…)
- Garantie locative ou assurance loyers impayés
- Qualité et régularité des justificatifs fournis
Un mot d’ordre : la méthode doit être identique pour tous. Chaque dossier est analysé avec la même grille de lecture, en misant sur la capacité effective à payer le loyer et la solidité du dossier. Supprimer toute part d’arbitraire : cet effort limite les contestations ultérieures et protège le propriétaire sur le plan légal.
Pièces justificatives : comment constituer et vérifier un dossier locataire en toute légalité
Monter un dossier locataire conforme ne s’improvise pas. La liste des justificatifs acceptés est encadrée par le décret n°2015-1437 du 5 novembre 2015. Pour chaque candidat à la location, le propriétaire peut demander plusieurs éléments précis.
- Un justificatif d’identité (carte nationale d’identité, passeport, titre de séjour, tous en cours de validité)
- Un justificatif de domicile : quittance de loyer, attestation d’hébergement ou facture récente
- Un justificatif de situation professionnelle : un contrat de travail, une attestation d’employeur, une carte d’étudiant ou un extrait Kbis pour un indépendant
- Un justificatif de revenus : bulletins de salaire, avis d’imposition, attestations CAF ou MSA, bilan comptable si besoin
Si le candidat propose un garant, ce dernier doit fournir les mêmes types de documents. Interdiction de réclamer un relevé bancaire, une carte Vitale, un casier judiciaire, une lettre de motivation ou de demander un acompte (sauf exception pour la location saisonnière) : toutes ces pièces sont explicitement écartées par la loi.
Lors de la vérification, la vigilance reste de mise. Mieux vaut éplucher les documents transmis : vérifier la cohérence des montants sur les fiches de paie, contrôler les dates, s’assurer que l’employeur existe bel et bien, scruter la régularité globale du dossier. Un locataire qui fournit des justificatifs complets inspire confiance ; un dossier amputé de pièces exigées doit alerter.
Pour se prémunir des soucis ultérieurs, il existe des dispositifs comme la garantie Visale ou l’assurance loyers impayés : une sécurité bienvenue, notamment si le locataire n’a pas de caution solide. Cependant, la prudence commande de toujours croiser les sources et d’archiver chaque pièce reçue, sans jamais empiéter sur la vie privée du candidat.
Sélectionner un locataire, c’est trouver l’équilibre entre les exigences de sécurité et le respect du droit : l’enjeu, c’est un contrat de confiance qui protège chacune des parties. Ceux qui connaissent la loi avancent tranquilles, parce qu’ils savent où mettre le curseur. Les autres jouent avec le feu, souvent sans même s’en rendre compte.